France, seule contre tous

France, seule contre tous


Au fur et à mesure des tours, les points de victoire s’accumulent. Et force est de constater que la France est en tête. Le roi de France vous dira que ce n’est pas de sa faute, tout le monde se précipite à Paris pour y épouser des femmes splendides. Les artistes sont reconnus à la cour et il se murmure que les corsaires français ont été heureux dans leurs expéditions contre l’Espagne.

Hors donc, l’Europe est d’accord, il faut faire courber la tête à la douce France.
Au chapitre des mariages, tout s’arrête. L’essentiel a été fait les tours précédents et il serait dangereux d’épouser plus avant. L’Espagne, de nouveau alliée au Saint Empire, déclare la guerre aux français. Ceux ci s’allient alors aux protestants. Le sultan, déçu de ses tentatives de terrassement, déclare de nouveau la guerre aux chrétiens espagnols. Quand à l’anglais, décidément tenace, il reste en guerre contre le français.

Dans un premier temps, l’espagnol s’aperçoit qu’il pourrait bien avoir des problèmes : l’alliance française permet au huguenot de se déplacer en hollande pour y constituer une menace solide. Les coups bas s’enchaînent : l’alliance impériale est brisée, laissant l’armée du Duc d’Albe seule contre les coalisés protestants. En réponse, le catholique joue l’Union d’Arras qui élimine tous les mercenaires huguenots et lui rend des territoires hollandais. Dans l’ensemble, les deux adversaires vont se neutraliser aux Pays Bas. Malgré son alliance, le protestant va tenter de nombreuses conversions qui seront elles aussi combattues vivement par la France. Les révoltes s’étendent sur l’hexagone, mais le protestant est contenu.

Pendant ce temps, à la Corogne, une flotte gigantesque est en train de se construire. L’Armada frappera Portsmouth ou Brest ? Telle est la lancinante question que l’on se pose au Louvre. Pour savonner la planche au madrilène, on provoque la révolte des morisques. Cordoue et Séville se soulèvent, obligeant l’Espagne à jouer de précieuses actions pour récupérer ses villes clés.
De son côté, l’Ottoman n’a pas eu la main heureuse avec ses cartes. Il dispose de peu d’actions. Plutôt que de se lancer dans une conquête incertaine, il préfère nettoyer la méditerranée de la flotte espagnole. L’Escorial a décidé de laisser l’allié vénitien à l’Empire, une drôle d’idée qui lui a valu un point de victoire mais le prive d’un allié essentiel contre le Turc.

Au chapitre des explorations, un capitaine méconnu, Sir Francis Drake tente de passer le Cap Horn. On en entendra plus jamais parler. Un mauvais navigateur semble t’il…
Par contre, les colonies françaises rapportent : une certaine Virginia Dare ( pas trop français comme nom mais c’est un point de victoire ) est la première fille à naître dans une colonie du nouveau monde.

En fin de tour, les scores sont de plus en plus parlant. La France caracole en tête, laissant loin derrière l’Espagne et l’Ottoman. L’anglais remonte grâce à une piraterie active. Quand au protestant, il remarque de lui même qu’il est en dessous du score de l’Empire, qui n’est pas joué …



Ce constat est sans appel pour la France. Au début du tour 5, tout le monde sauf l’ottoman lui déclare la guerre. Il n’y aura pas de pitié, on va voir ce qu’on va voir… Le français a beau faire remarquer que si l’Ottoman prend Naples et Rome, il a gagné, les esprits sont trop échauffés, on lui en veut !


Malgré ce consensus, les adversaires du français ne sont pas alliés. Et il vont continuer à se tirer dans les pattes. Le protestant est le plus dangereux. Il va tenter de s’emparer de Paris via une rébellion, sans succès. Tous ses prêches sont suivis de contre-prêches qui étendent les révoltes mais ne lui permettent pas de s’emparer de la capitale. Une accusation de sorcellerie permet même au français de lui voler une carte, réduisant d’autant ses possibilités d’action.

L’Espagne peut empêcher le français de l’emporter mais ne pourrait gagner. Elle décide donc de tenter la victoire automatique en déclenchant le complot des poudres contre la Reine Vierge. TOUS les joueurs autour de la table ont conseillé à l’anglais de choisir la carte de Walshingam pour se prémunir des actions d’espionnage. L’espagnol implante un espion à Londres sans réaction anglaise. Puis il pond quelques jésuites en Angleterre. Toujours pas de réaction. Petit à petit, et grâce à une contre réforme active, Philippe II a engrangé les points de victoire et il pourrait même l’emporter par victoire du catholicisme.
Quand le complot des Poudres est lancé, on attend en confiance le jeu de la carte anglaise. C’est alors que, penaude, la reine annonce qu’elle ne l’a pas en main. Stupeur et lamentations dans toutes les cours européennes !
Le monde entier retient son souffle alors que la ferme main espagnole lance 12 dés. Avec 5 succès, c’est la fin de la partie et la victoire du catholicisme intransigeant. Les dés s’arrêtent sur … 4 succès !
Très belle tentative espagnole qui a failli voler la victoire. Londres et les alentours se révoltent, condamnant l’anglais à gigoter dans son territoire jusqu’à la fin du tour.

A l’est, c’est l’ottoman qui pourrait l’emporter en s’emparant de deux villes-clés. Malgré des efforts méritants et un nombre de dés lancés par brouettes, il va souffrir d’une malchance éhontée. Il lui faut trois tentatives pour s’emparer péniblement de Naples et il va échouer à Rome sur l’ultime tentative de sa dernière carte, laissant deux soldats narguer toute son armée.

Tous les regards se portent alors sur la France. Il lui manque deux points de victoire pour l’emporter. Sentant bien qu’un tour de plus lui sera fatal, le monarque français mise tout sur un jet de dé. On trouve un artiste peintre et on lui enjoint de réaliser un tableau qui laissera bouche bée les autres cours et permettra d’en finir.

Le tirage des actions de mécénat se fait en toute fin de tour. Il faut un 8 à la France pour l’emporter. De nouveau, les yeux des souverains sont concentrés sur la piste de dés. Ils roulent … et c’est d’un 12 magistral qu’Henri III vient emporter la partie, confirmant que les femmes françaises sont les plus belles et que l’on peut l’emporter avec les arts et sans croiser le fer. 

 


Ce fut une belle partie, pleine de rebondissements et de suspens. La trajectoire française est habituelle ; l’enchaînement des mariages initiaux lui faisant gagner beaucoup de points de victoire en début de partie. Il est aussi habituel de voir la France découpée par le protestant mais ici, l’Espagne a joué son rôle en contenant celui ci en Hollande et en l’empêchant de faire autre chose.
Le turc a vraiment joué de malchance car il a rencontré fort peu d’opposition et aurait gagné avec une moyenne aux dés. Quand à l’Espagne, confrontée à une multitude de menaces, elle a bien failli l’emporter sur un pari osé. Même l’anglais a bien tiré son épingle du jeu car il termine 2ème ex aequo avec l’Espagne au score. Un seul regret : ne pas avoir joué à six.

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