Tonkin - premières armes

 Tonkin - premières armes


Nous quittons aujourd'hui les frimas des steppes russes pour la moiteur de la jungle indochinoise. Avec mon partenaire Pionpion, nous nous lançons dans le premier scénario du jeu Tonkin de Kim Kanger.

Nous sommes en 1950 et le général Giap décide de lancer une offensive à la frontière sino-indochinoise pour s'emparer du camp fortifié de Lang Son. Nous sommes dans une région de montagne et de forêt, propice à la guérilla. Le poste fortifié de Cao Bang est bien seul au nord, isolé du reste du pays par la masse des divisions vietminh qui se sont concentrées autour des fortifications françaises. 

Le déploiement initial est plus ou moins obligatoire pour les troupes régulières. Le joueur VM dispose de nombreuses troupes de guérilla qu'il dispose dans toute la carte pour y semer l'insécurité et bloquer les communications françaises. Ici, pas mal de ces unités irrégulières sont disposées dans la plaine entre Hanoï et Haiphong. Deux unités viennent se poser au début de la RC4 qui mène vers la frontière chinoise, isolant les combattants du reste du pays. 

Le général Giap peut semer le doute quand à ses intentions de campagne. Il dispose de deux marqueurs objectifs. L'un d'entre eux est un leurre, l'autre lui rapporte des points de victoire s'il est entre ses mains à la fin de la partie. Le premier pion est placé à Long San, au nord. Le second est placé tout au sud, à Phat Din, au bord de la mer. Le VM y dispose de quelques divisions mais le terrain est mauvais: de la plaine et de la côte où la flotte française cingle. Mon impression initiale est que l'objectif de l'oncle Ho est au nord. 

Le Corps Expéditionnaire Français reçoit ensuite des renforts qu'il doit payer en points de victoire. Attention à ne pas mobiliser trop de troupes, sous peine de perdre la partie. Vu la situation initiale, je choisis de payer les 3 Vps que me coûtent un régiment d'artillerie et un bataillon étranger de parachutistes. 



 

Suit ensuite la phase de mouvement. Le VM commence et déplace quelques bataillons de guérilla ( Thieu Doan ). Cette phase est très importante pour le français puisqu'elle permet de faire des écrasements au prix de 2 points de mouvement. Avec des automitrailleuses à 14 points de mouvement, on peut nettoyer en terrain clair. C'est d'ailleurs ce qui va se produire. Les Thieu Doan situés sur dans la plaine sont pourchassés à pied, en char et en canonnière. Le Delta n'est pas un terrain où la chienlit communiste sera tolérée. Na. 

Après cette phase de chasse au lapin vietminh, les ennuis commencent au nord pour le CEF. La phase d'opération voit la dépense de points d'actions qui permettent des offensives. Il faut consommer un dépôt de ravitaillement pour être efficace, ce qui signale tout de suite où va se porter votre effort. Comme prévu, le dépôt consommé par le VM est situé près de Long San. A la surprise de Giap, le français ne choisit pas de contre-attaquer dans le secteur mais décide d'activer un dépôt à Nam Dinh, au sud du delta. L'état major a décidé de défendre au nord et de terminer le nettoyage du centre qui conserve quelques belles unités VM. 

La première attaque VM est un échec complet, malgré toutes les attentes. Pour mener à bien ses attaques, Giap peut décider de solliciter l'ardeur bolchevique de ses hommes ( pléonasme pour vague humaine sans considération des pertes subies). C'est coûteux en pas de pertes mais peut être diablement efficace. Bon, là, les soldats ne sont clairement pas motivés.
Maugréant contre le mauvais sort, Giap réorganise ses hommes et ordonne de nouveau un assaut viril. L'ardeur bolchevique est toujours aussi faible. Malgré tout, la faiblesse des défenseurs français permet au VM de passer. Encadrés par les hommes du 3ème Bataillon Commandos Parachutistes, les Tabors du camp retranché de That Ke se replient en bon ordre jusqu'à Dong Dang, le camp suivant sur la RC4. Giap est soucieux: 5 pertes pour une, le ratio n'est pas bon. Il faut savoir que si le VM fait trop saigner ses troupes, il perd des VPs et pas qu'un peu.

Apprenant la nouvelle de la chute de ThatKe, l'état major garde son sang froid à Hanoï. L'offensive sur Huang Yen, ville stratégique située au coeur du dispositif français va être menée. On commence par un bombardement copieux qui assouplit le régiment VM présent. Les hommes du colonel Erulin (le père de celui de Kolwezi), appuyés par des chars, des avions et tout ce que les USA ont prêté à la France, liquident le 42 ème régiment Viet Minh. 

Giap reprend la main et relance une attaque sur DongDang. Cette fois ci, l'ardeur bolchevique est au rendez vous. Les timides sont fusillés devant les autres, pour bien marquer l'importance de cette bataille aux yeux du commandement. Le poste de DongDang est pris d'assaut mais avec pertes une fois de plus. Le VM perd 5 points de victoire, difficilement compensés par le point gagné pour avoir tué un bataillon para. 

Long San est maintenant encerclé. Il n'y a pas d'aérodromes présent, ce qui aurait permis de faire tourner les unités assiégées avec d'autres mais le moral est bon. Avec les rescapés des deux postes perdus, la garnison est solide. Giap ne s'y risque pas, préférant patienter quelques semaines pour reprendre son souffle. Côté français, on finit de nettoyer le delta, repoussant le VM dans la jungle. Une puissante colonne de secours comportant toutes l'artillerie du CEF et le 1er Groupe Mobile victorieux à Huang Yen est constituée au début de la RC4, sur la côte. 

On reste à la fin de ce tour sur une situation tendue. Le VM ne pourra pas se permettre de soutenir la boucherie très longtemps. Côté français, tout le travail facile a été fait. Il faut maintenant se risquer dans la jungle où les armes modernes sont moins efficaces.

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